mardi 23 février 2010

Un débat autour du livre "Le conflit. La femme et la mère" d'Elisabeth Badinter, aux éditions Flammarion

Un livre récent engendre un débat qui touche fortement à la question de la parentalité. Le livre d'Elisabeth BADINTER, cité en titre, met d'une certaine manière en opposition la liberté acquise par les femmes depuis 30 ans et la fonction maternelle quand elle est considérée dans une approche naturaliste qui pourrait se résumer ainsi : La nature porte la femme à être mère et à s'occuper de ses petits, notamment en les allaitant et en se rendant disponible pour eux.
Ajoutant à cela une critique des exigences écologiques qui conduiraient à un retour en arrière (dans le débat revient souvent la question des couches lavables), elle considère que par ses injonctions la société tend à réduire la femme au rôle de mère, au détriment de sa réalisation en tant que femme.

Le mérite de ce livre est d'aider à réfléchir, d'ouvrir le débat.

Bien sûr, la société n'oblige en rien les mères à fonctionner comme ceci ou comme cela. Certes, il y a en maternité incitation, encouragement à l'allaitement pour les bénéfices que cela peut apporter pour l'enfant et pour la relation parent-enfant. Pour autant, les mères sont libres d'allaiter ou non et - si elles ont commencé à allaiter en maternité - de poursuivre ou non une fois rentrées chez elles.

Pour la suite, les circonstances de vie auront également une place importante quant aux modalités mises en oeuvre dans la pratique de la fonction parentale. Certains parents feront le choix du congé parental, d'autres reprendront le travail assez vite par besoin d'ouverture sur des relations extérieures ou pour des raisons économiques (la maison à payer par exemple).

Le tout est de trouver un rythme qui permette d'être bien avec soi-même et d'être bien avec son enfant.

Toutefois, la situation se présente différemment selon que la maman est seule ou que les parents vivent ensemble. Dans ce dernier cas, la place du père mérite aussi d'être réfléchie. S'il y a des "nouveaux pères", Elisabeth BADINTER indique que du point de vue statistique le partage des tâches ménagères n'a pas évolué depuis 20 ans. Partage des tâches ménagères, meilleure répartition des rôle parentaux, implication croissante des pères sont des évolutions, ou en tout cas des orientations, qui peuvent tout à la fois contribuer à la "libération" de la femme et à un bon accompagnement de l'enfant dans son développement.

Ainsi les termes du débat interpellent et permettent la réflexion sur différents thèmes liés à la vie au quotidien pour chaque parent : fonction maternelle et réalisation de soi en tant que femme; place occupée en tant que père et implication dans les tâches quotidiennes de la vie familiale, fonction paternelle et implication dans l'éducation des enfants.

Bien sûr, les données de la réflexion se présentent de manière différente selon les modèles familiaux. Cependant, quand la famille est monoparentale ou quand il y a recomposition familiale, et plus encore quand il y a résidence alternée, la question se pose de la coparentalité.

Dans ce débat autour du livre "Le conflit. La femme et la mère", j'ai lu (ou entendu) plusieurs fois ce rappel : "Nous sommes des mammifères (naturalisme), mais des mammifères qui pensent et qui parlent". Nous pouvons donc, si nous nous en donnons les moyens, prendre du recul par rapport à nos sensations, à nos émotions, à nos désirs et nous pouvons prendre des décisions en pesant le pour et le contre et en parlant avec d'autres (entre parents, ou avec d'autres parents) pour se situer au mieux, pour soi-même et pour l'enfant, dans nos choix de la vie quotidienne, en terme de présence, de disponibilité, d'ouverture et d'éducation.

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